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Filière bétail/viande : la nécessité de créer une dynamique d’exportation de viande

L’effectif du cheptel constitué essentiellement des bovins, des ovins et des caprins, enregistre une progression permanente, avec des taux d’accroissement annuels estimés à 2% pour les bovins et 3% pour les ovins et caprins (Ministère des Ressources Animales, 2007). La région du Sahel est la première pourvoyeuse de bétail, toutes espèces confondues.
En 2013, la valeur des exportations de bétail/viande a atteint la somme de 2,1 milliards de FCFA. Ces exportations sont principalement destinées au Nigéria, à la Côte d’Ivoire, et au Bénin. En nombre d’animaux exportés, les bovins viennent en tête (plus de 10 000 têtes/an), suivis des ovins et des caprins.
La sous-filière viande
L’exportation de la viande est pratiquement à ses débuts (environ une dizaine de tonnes/an) et concerne surtout les bovins. Une faible quantité de viande d’ovin est aussi exportées vers le Gabon (0,5 t/semaine environ). Quant aux caprins, leur viande est quasiment consommée localement.
Toutes les tentatives et les opérations tests d’exportation de viande, initiées par les divers programmes d’appui au secteur ont abouti à des résultats assez mitigés, voire non concluants. Il a été relevé que d’énormes goulots d’étranglement handicapent encore le développement de cette branche d’activités. Il s’agit principalement de l’absence des infrastructures et d’équipements adéquats tout au long de la chaîne de valeur de la filière.
En effet, les unités d’abattage et de commercialisation présentent des insuffisances sévères en matière de normes de qualité et de salubrité, des conditions d’hygiène, quelques fois précaires, qui influencent directement la qualité des viandes. L’état de l’Abattoir de Ouagadougou révèle la nécessité et l’urgence de mettre à niveau cette infrastructure afin de lui permettre de jouer son rôle de vecteur de développement de la filière viande. Les dernières opérations de réhabilitations de l’abattoir remontent à 2002.
La non compétitivité de la viande s’explique également par plusieurs facteurs dont le coût du transport réfrigéré de la viande, lequel est de loin plus cher que le coût du transport du bétail sur pieds. Il faut également prendre en compte le problème du respect des normes d’exportation et la persistance dans l’application de barrières non tarifaires par certains pays de la région. L’insuffisance des capacités d’entreposage frigorifique dans les pays d’exportation constitue un autre goulot d’étranglement pour la filière viande, et oblige les opérateurs burkinabè à travailler à flux tendu, sans pouvoir constituer des stocks de sécurité pour un approvisionnement régulier.
Pour promouvoir l’exportation de la viande rouge, le Burkina Faso pourrait adopter une position stratégique en freinant l’exportation du bétail sur pieds de manière à accroître la valeur ajoutée et la plus-value économique du secteur de la viande rouge. Une des solutions serait d’adopter des mesures discriminatoires tant juridiques qu’institutionnelles pour le choix des investissements au profit de la sous-filière viande.

Promouvoir le filière Bétail-viande en Afrique de l'Ouest

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