Des prix volatiles, des acteurs peu formés, une dépendance à la saison des pluies. Le sous-secteur du bétail et de la viande est très instable. Il faut y ajouter des abattoirs vétustes et non-conformes aux normes internationales. Des épines à ôter, pour tirer le meilleur profit d’un secteur à fort potentiel.
Aujourd’hui, même s’il y a beaucoup de manquements à corriger, le Sénégal occupe quand même une place centrale dans la fourniture en bétail et viande dans la sous- région. La révélation est de Mamadou Fall Doudou, président de l’Association nationale des professionnels du Bétail et non moins vice-président de la Confédération des professionnels du Bétail des pays d’Afrique de l’ouest. «Ce sont de milliers de têtes qui son exportées du Sénégal vers la Gambie, la Guinée Bissau et une partie  de la Guinée Conakry. On exporte de la viande là-bas. Donc, ce sont des milliers de têtes de petits et gros ruminants. On a même commencé à exporter des porcins vers la Guinée Bissau. Concernant la filière Bétail-Viande, c’est un maillon qui englobe la production, la transformation et la commercialisation», explique-t-il.

Absence de dispositif d’intensification de l’élevage…
Même s’il est perçu en leader du sous-secteur Bétail-Viande, le Sénégal fait face à de nombreuses contraintes. Sinon, comment expliquer que le prix de la viande connaisse une hausse allant jusqu’au double à certaines périodes de l’année ? M. Fall croit en savoir les raisons. «A partir du mois de mai jusqu’en aout, tout le monde croit que la viande est chère. Ce n’est pas seulement au Sénégal mais c’est sur toute l’Afrique car nous n’avons pas de dispositifs d’intensification de l’élevage. Durant cette période, les animaux vont en transhumance et ceux-ci ne sont pas destinés à la commercialisation», explique-t-il.
Evoquant toujours la cherté de la viande dans un pays qui se dit exportateur dans la sous-région. M. Fall estime qu’elle ne se limite qu’à la période de soudure. En effet, durant cette période coïncidant avec le début de l’hivernage, il n’y a pas de frais pour le bétail, les troupeaux accédant directement à l’herbe. «S’il n’en est pas ainsi, ils sont obligés de sortir de leurs poches pour nourrir l’animal et cela se répercutera forcément sur le prix de vente du bétail», poursuit-il.

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